Avec une annonce d’investissements de 2,2 milliards de dollars en sciences de la vie, le gouvernement fédéral a démontré qu’il reconnaissait l’importance du secteur pour l’économie et la santé du Canada. Malgré tout, le besoin d’arrimage entre les diverses branches de l’appareil gouvernemental fédéral reste d’actualité si on veut tirer le plein potentiel de ces investissements. De plus, la cohérence et la complémentarité avec le travail des gouvernements provinciaux devient une priorité. Plusieurs provinces planchent actuellement sur l’élaboration de leurs propres stratégies en sciences de la vie. Le Québec détient une longueur d’avance. Sa stratégie « l’Innovation prend vie » est en place depuis mai 2017. Le ministère de l’Économie et de l’innovation (MEI) vient tout juste de lancer les travaux pour la mettre à jour d’ici cet automne pour notamment tenir compte de l’impact de la pandémie sur les besoins et enjeux du secteur. Une des clés du succès de la première mouture de la Stratégie en sciences de la vie a été le processus mis en place. Celui-ci a permis d’impliquer tous les acteurs du secteur dans l’élaboration des recommandations faites aux ministres de l’économie et de la santé qui co-présidaient le groupe de travail en charge de la Stratégie. Il me semble impératif pour le succès de cette mise à jour que nous puissions retrouver le même niveau d’engagement et de soutien de la part des deux ministres actuels. Et pourquoi pas du cabinet du premier ministre lui-même?

Le budget du fédéral comprenait notamment la création d’un fonds de 250 millions de dollars pour la recherche clinique. En ce mois de la sensibilisation à la recherche clinique, cette annonce est donc particulièrement bienvenue. Comment les Instituts de la recherche en santé du Canada vont utiliser ces sommes? J’ose espérer que l’on va décider de soutenir des organisations déjà présentes et actives dans le domaine pour renforcer les capacités existantes au Québec et au Canada (Catalys Québec, Q-CROC, McPeak Sirois, etc.). Et si on en profitait pour développer de nouveaux créneaux de recherche clinique comme les études cliniques à domicile grâce à l’utilisation de technologies de santé connectée?