Lors de la dernière édition de la compétition Phase B de Biron Groupe Santé, PLAKK, une entreprise montréalaise fondée en 2019, remportait le premier prix.

 Afin de mettre en lumière son entreprise et son parcours dans l’écosystème entrepreneurial québécois, Montréal InVivo s’est entretenu avec le lauréat de cette compétition, le Dr. Kashif Khan, cofondateur et président-directeur général de PLAKK.

 

Parlez-nous de vous et de votre parcours professionnel.

Dr. Khan :  J’ai récemment terminé mon doctorat à l’Université McGill et j’ai travaillé dans les domaines de la chirurgie cardiaque et de la biologie vasculaire. J’ai toujours eu une passion pour la recherche, qui a été au centre d’une grande partie de ma carrière. Ce n’est que lorsque j’ai été exposé à l’écosystème entrepreneurial québécois que j’ai appris la valeur de traduire la recherche de laboratoire en innovation au chevet du patient. Aujourd’hui, je suis cofondateur et directeur général de PLAKK, où je dirige notre équipe de médecins, d’ingénieurs en intelligence artificielle (IA), de scientifiques des données et d’experts en affaires, tous partageant la même vision : révolutionner les soins cardiovasculaires et prévenir les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour la création de PLAKK ?

Dr. Khan : En tant que cliniciens et chercheurs, nous avons une compréhension approfondie des problèmes et des inégalités actuels en matière d’AVC. Ils sont causés par des dépôts graisseux qui se forment dans les artères du cou et si le blocage est suffisamment grave, il peut altérer le flux sanguin vers le cerveau, provoquant la mort des tissus. Nous savons qu’environ 120 000 000 personnes dans le monde vivent avec des plaques suffisamment dangereuses pour obstruer au moins 50 % du diamètre de leurs artères. Cependant, il existe également de nombreuses plaques qui ne bloquent pas les artères, mais sont considérées comme « instables », ce qui signifie que leur composition les expose au risque de se détacher de leurs artères et de provoquer un AVC. En fait, bon nombre de ces plaques ne sont pas détectées, entraînant 3 000 000 AVC dévastateurs chaque année. Compte tenu de l’expertise de notre équipe en plaques et en biologie vasculaire, nous avons pu utiliser des techniques innovantes d’analyse d’images en utilisant l’une des modalités d’imagerie les plus facilement disponibles, les plus rentables et les plus inoffensives connues à ce jour : l’échographie. Nous offrons maintenant une solution : une méthode basée sur l’IA pour identifier les plaques carotidiennes instables afin de prévenir les AVC.

Comment s’est passée votre transition du monde universitaire à l’entrepreneuriat ? Et comment trouvez-vous l’écosystème des sciences de la vie et technologies de la santé (SVTS) dans le Grand Montréal ?

Dr. Khan : Dans le cadre de mon doctorat, j’ai eu la chance de faire partie du cours d’innovation chirurgicale à l’Université McGill. J’y ai été encadré par des experts en soins de santé et en innovation tout en acquérant des compétences en commercialisation de la recherche et en stratégie d’entreprise. De plus, Montréal possède un écosystème entrepreneurial incroyablement favorable et PLAKK a eu le privilège de faire partie de plusieurs programmes d’accélération et d’apprendre des coachs qui ont aidé notre équipe à faire la transition du milieu universitaire à l’entrepreneuriat.

Comment le prix de Phase B vous aidera-t-il à avancer dans votre projet ?

Dr. Khan : Le prix monétaire a contribué à lancer une étude, pour laquelle nous sommes en recrutement actif, afin d’aider à visualiser la plaque carotide en 3D et fournir aux cliniciens plus d’informations sur l’instabilité de la plaque, par rapport aux approches 2D traditionnelles. La mise en relation avec des experts a aussi contribué à alimenter notre réflexion.

Quelles sont les ambitions de PLAKK pour les 5 prochaines années ?

Dr. Khan : Bien que nous commencions par des plaques qui se forment dans les artères carotides du cou, notre objectif chez PLAKK est également de fournir des solutions similaires pour les plaques qui se forment sur tout le corps et qui sont détectées par imagerie ultrasonore, telles que celles formées dans les vaisseaux du vaisseaux cœur, jambes et reins. Grâce à une détection plus précoce et plus précise des plaques dans ces artères, nous pourrions prévenir d’autres affections, telles que les crises cardiaques, l’ischémie périphérique des membres et les maladies rénales.

Quelle est votre approche et philosophie sur l’innovation et, plus précisément, quel rôle voyez-vous dans le rapprochement de la perspective médicale/technique et publique de l’IA ?

Dr. Khan : Notre approche de l’innovation est toujours axée sur le patient en gardant à l’esprit le flux de travail des cliniciens. C’est pourquoi nous avons commencé notre approche entrepreneuriale en discutant avec des experts cardiovasculaires du monde entier pour valider notre idée et notre logiciel. Étant à la pointe de l’IA et des soins de santé, nous espérons combler les lacunes dans les connaissances du public afin que les sujets complexes sur l’IA soient facilement explicables et compris. Surtout, nous agissons en tant que défenseurs des patients atteints de plaques carotidiennes qui sont ignorées par le système médical actuel, dans l’espoir que les AVC ischémiques appartiendront au passé.